Nous apprenons avec une très grande tristesse la disparition, ce mercredi 12 octobre 2016, du poète et critique américain David Antin.
"C’était il y a longtemps. Je passais les vacances de Noël chez un cousin en Pennsylvanie, et nous avons appris qu’à New York il était tombé une quantité de neige phénoménale. Nous, les enfants des villes, dès l’arrivée de l’hiver, rêvions qu’il neige. Aux premiers flocons, nous nous précipitions à la fenêtre pour voir si la neige allait tenir. Qui sait, on allait peut-être fermer les routes, le métro, les écoles. La ville devenait toujours très silencieuse après la neige, avant qu’elle se salisse et se transforme en glace ou en gadoue. Dans le train, traversant la Pennsylvanie et le New Jersey, j’essayais d’imaginer ce à quoi la ville allait ressembler. En sortant de la gare maritime nous avons dû porter nos valises au-dessus de nos têtes et suivre un étroit couloir creusé dans une masse de neige lisse qui nous arrivait jusqu’aux épaules. Comme nous avancions, un traîneau tiré par un cheval est apparu au coin, est passé devant les petites mottes de neige qui couvraient les toits des voitures immobilisées, et a disparu."
Extrait de Alphabet Memories,
trad. Pascal Poyet, inédit.
trad. Pascal Poyet, inédit.
Pour une bibliographie complète de David Antin en français, on se reportera à ce post.
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